Avec plus de 88% des suffrages, Yasser Arafat devient le Président de la Palestine. Si cette victoire massive semblait acquise au leader palestinien, son bon déroulement l'était moins. Pourtant, les observateurs ont tous conclu à la sérénité relative du scrutin. Cette victoire est aussi celle de la paix et s'affiche comme un désaveu cinglant pour ses opposants. Le boycott des islamistes du Hamas, et la quasi certitude de voir Arafat à la tête des institutions palestiniennes n'ont pas découragé les votants qui ont participé nombreux à cette élection. Le Conseil palestinien, le parlement de la Palestine, reflète également le triomphe du chef de l'O.L.P puisque la plupart de ses ministres et proches en seront une composante non négligeable.
Alors pas d'opposition en Palestine ? Si, pas une mais plutôt deux, très différentes. D'un coté les électeurs de la seule rivale d'Arafat, Samiha Khalil qui a obtenu un peu plus de 11% des voix, et de l'autre, les islamistes. Islamistes qui devant l'échec flagrant de leur injonction au boycott risquent d'être tentés par une radicalisation de leur action. Yasser Arafat est passé sans heurt du statut de combattant intransigeant et dur, rescapé de nombreux combats politiques et d'autant d'attentats, à celui de chef d'état élu ayant à mettre en oeuvre des institutions pérennes.
Plus ce phénomène d'intégration avancera, plus les islamistes intégristes risquent d'envisager de durcir leur combat. D'un côté l'union pour la paix. De l'autre, une fracture grandissante propice aux extrémismes. Quoi qu'il en soit, au lendemain de cette élection, le grand vainqueur semble être la paix.